Les éléments se déchaînent dans un grondement incessant, le vent siffle dans les gréements, les éclairs zèbrent le ciel, les vagues submergent le pont du bateau glissant, frêle coque tanguant au gré des courants dans l’immensité de l’océan. Puis, aussi vite qu’elle était arrivée, la tempête s’arrête. Je grelotte encore de froid et de peur. Le vent a chassé les nuages. La lumière m’éblouit. Les vagues se sont aplanies. Les goélands reprennent leur ballet dans le sillage moussant. Les passagers hagards se redressent. Les matelots retendent les drisses. Au milieu des algues qui tapissent le pont, un scintillement attire mon regard. La tempête m’a laissé en cadeau un éclat de nacre. Je m'appuie au bastingage. La mer d’huile reflète le dégradé émergeant. L’air vibrant m’enveloppe et offre à mon regard enchanté, la côte accueillante.